Je remonte cet ancien article de médiéval et moyen age, très complet sur Pâques
La coutume d’une fête célébrant le printemps (le renouveau… la résurrection de la nature ! ) remonte à l’antiquité (sans doute même avant) en passant par les Celtes et les Germains. La fête religieuse de Pâques, issue du Judaïsme, est sans doute la plus importante de la Chrétienté. C’est le Concile de Nicée au IVe siècle qui fixa pour toute la Chrétienté la date de Pâques au premier dimanche (jour de la résurrection du Christ) suivant la pleine lune du printemps. De nos jours il n’y a plus que les Catholiques et les Protestants qui suivent cette règle. Le carême (pénitence de 40 jours qui précède cette fête ou la consommation de la viande, des graisses et des œufs est interdite) apparaît au IIIe siècle, mais les conditions d’application s’adoucissent au fil des siècles. Au XIIIe siècle un repas (un seul par jour !) composé de poisson, pain, œufs, légumes, laitages est autorisé vers 15 heures (malades, jeunes enfants et par la suite pauvres et ouvriers exerçant un travail pénible en sont exemptés)
Au Moyen Age l’œuf est une importante source de protéine pour le peuple des villes et les paysans qui n’avaient pas beaucoup les moyens d’acheter de la viande, ni le droit de chasser. Au début du Moyen Âge la consommation d’œufs était cependant interdite (comme la viande) de 100 à 200 jours par an (suivant les régions) pendant les périodes fixées par le Clergé. C’est Charlemagne qui imposa dans un Capitulaire que les fermes impériales aient au moins cent poules, mais attention, sous le règne de l’Empereur, un baptisé surpris à consommer des œufs pendant le carême avait la tête coupée ! Il est amusant de constater que les Romains pendant les fêtes consacrées à Cérès, faisaient des gigantesques omelettes de… cent œufs !
C’est aussi au IVe siècle que l’église, pour fêter la résurrection du Christ, encourage le peuple et la noblesse à s’offrir des œufs (Notons cependant que cette tradition ou coutume d’offrir des œufs remonte bien avant l’ère Chrétienne, l’œuf est dans la poule et la poule est dans l’œuf... mystère de la création…) œufs que l’on conservait pendant les 40 jours du carême qui précède Pâques (et cela en fait beaucoup !) On prit alors l’habitude de les teindre (traditionnellement en rouge) puis de les décorer de différents motifs (soleil pour avoir le beau temps, épis pour de bonnes récoltes…) pour les offrir à sa belle, aux enfants ou à son seigneur. La noblesse du Moyen-Âge s’empara vite de cette coutume, un roi anglais du XIIIe siècle offrit même à chacun des membres de sa famille 450 œufs décorés à la feuille d’or ! On pratique encore cette tradition d’offrir des œufs teints dans nos campagnes, mais de nos jours les enfants préfèrent cependant trouver dans le jardin des œufs en chocolat…
L’époque du Moyen Âge était pleine de superstitions en voici quelques-unes unes sur l’œuf « Un œuf de Pâques avec deux jaunes est signe de chance ou de fortune » « Un œuf bénit et offert à Pâques éloigne la maladie » « Un œuf de Pâques planté dans une vigne le protège de la grêle » « Mangé le jour de Pâques, un œuf protège de la fièvre »… Mais attention de bien écraser finement la coquille une fois l’œuf de Pâques mangé, de peur que le diable n’y inscrive son nom !
La fin du carême est aussi l’occasion de manger l’agneau grillé. L’agneau (aussi symbole du Christ ressuscité pour les premiers Chrétiens) et la brebis sont le symbole de la pureté (le Diable lui-même qui peut se transformer en tout animal ne le peut jamais en brebis!) mais cela est une autre histoire… Joyeuse Pâques à toutes les femmes et les hommes de bonne volonté…