Un nouveau conte de la vieille porte Noël d'Antan

-Joyeux Noël Pier ! 

-Joyeux Noël mon amie ! 

-Tu te rappelles tes Noëls quand tu étais enfant ? 

- Bien sûr, mon amie, et là c’est moi qui vais te raconter   

On avait de la famille dans le village ou dans la même ville, et les veillées étaient superbes après la messe de minuit, on entendait les légendes et on se serrait contre la mère car certaines faisaient peur. On avait droit à une goutte de vin chaud plus tard après le chocolat, tandis que le feu crépitait encore dans la cheminée quand grand-mère montait se coucher et que le chat s'étirait et demandait à sortir alors que le chien se tournait sur le tapis et se couchait en mettant son nez dans ses poils, ou grand père allumait sa pipe et remplissait la pièce d'une odeur suave, ou Père allait vérifier portes et fenêtres. Et ou le vent nous signifiait sa présence par de drôles de bruit et on se serrait encore plus contre mère en lui disant qu'on ne voulait pas aller coucher

"Et lorsqu'enfin nous allions, vaincus par la douceur de la veillée, la chaleur de l'âtre et de l'amour qui accompagnait chacun de nos gestes, nous coucher, la nuit de Noël doucement s'enneigeait. Les flocons tombaient au sol, lentement mais serrés, sans bruit avec cette senteur à nulle autre pareille que nous apportait, par la fenêtre pour la nuit entr'ouverte, la brise qui s'était levée pour l'accompagner et l'aider à s'étendre dans le moindre repli du paysage endormi. Nos paupières se fermaient en admirant ce céleste et virginal cadeau tant attendu, de la nuit de la Nativité." 

-C’est très beau, Pier, et là, tu me fais un beau cadeau, mais dis-moi, tu n’avais pas fait un poème sur cette merveilleuse nuit ? 

-Oui. 

-Et fais-moi plaisir dis le moi ! 

-C’est bien parce que tu me le demandes.

                                                 Nuit de Noël  

Inquiétudes  

Un bruit qui réveille 

Un murmure à l'oreille 

Là, je n'ai plus sommeil 

L’horloge a aidé mon réveil

.  

J'écoute, ça m'inquiète 

Comme un son dans ma tête 

En plus qui se répète 

Là, ma peur je rejette. 

Je me lève et écoute 

J'ai dû rêver, sans doute 

Ou réel, je redoute,  

Le silence déroute.  

Je continue ma route,  

Sur le palier j’écoute 

Mes pensées sont dissoutes 

Et plus rien ne s'ajoute. 

Curiosité  

La maison respire et m’apaise, 

Dans la cheminée quelques braises 

Lancent des éclats sur les murs 

Ombres chinoises en gravures. 

Je descends l'escalier, pieds nus 

Les marches se taisent, muette 

Contre le pare-feu s'arrête, 

Un tison qui fuse, diffus. 

La pièce s'éclaire un peu, 

Et il apparaît des ombres, 

Des lueurs, des reflets de feu 

Qui dansent et folâtrent en nombre.

Emergeant de l’obscurité 

Le sapin, montre ses ramures, 

Dévoile toute ses parures  

Je regarde, émerveillé.  

Toutes les boules aux reflets dorés 

Les guirlandes éclairs argentés 

Fruits, étoiles, bonbons, se mêlent 

Et l’ange en cire qui nous hèle.  

Rêve 

L’horloge en sonnant me rappelle à l’ordre 

Un dernier coup d’œil aux paquets en désordre 

Je file dans l’escalier, monte me coucher, 

Sous le regard des yeux vert du chat étonné.  

Un œil vers la fenêtre qui éclaire la pièce 

Car les flocons de neige ne sont pas en reste 

Et tombe en virevoltant, glissant avec liesse 

Je saute dans mon lit encore tiède, leste. 

Le sommeil me gagne et j’entre dans un rêve 

Où Noël est là tous les jours de l’année 

Où, au merveilleux, irréel, je suis voué 

A un songe éternel où plus rien ne s’achève. 

   Pier cast 31-12-2021