Les contes de la vieille porte sur Médiéval et Moyen Age

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Monsieur pier cast, conteur, penseur, poète, amateur de dessins et de peintures, m’a fait parvenir plusieurs contes la plupart en rapport avec le moyen age. C’est une longue maladie en 2018 qui l’a incité à écrire, la peinture et le dessin ont aussi fait toute sa vie.

C’est une vieille porte qui raconte les histoires et les contes, au fil des siècles elle a vu bien des choses se passer dans sa rue.

Je mettrai régulièrement d’autres contes, mais pour commencer, commençons par le commencement et laissons la vieille porte se présenter…

Chapitre 1

Je suis né sur la côte de Gorze d'un gland qu'un écureuil roux a dû laisser tomber. J’ai mis beaucoup de temps à grandir, et il a fallu que j'atteigne mes 60 ans pour avoir mes premiers glands. Situé presque en haut de la crête, j'ai pu à cet âge faire de l'ombre à la pierre St Clément et lui éviter les fortes différences de température qui aurait pu la faire éclater.

A l'âge de 287 ans mon attention fut attirée par un visiteur qui me marqua sur le tronc. Peu de temps après, des bûcherons me coupèrent et c'est là que finit ma vie d'arbre. Je fus charrié par des bœufs dans la vallée en passant près de l'abbaye et débité à la scierie sur la Gorzia en différentes pièces de bois. Ceux-ci furent transportés par chariot chez un ébéniste de la rue de l’Épaisse Muraille et furent entreposés, pour sécher, mon chêne étant encore trop vert.

Au bout de deux ou trois ans, car il ne faut trop sécher le bois car très sec il se déforme et ne reprend plus sa forme initiale et doit garder un taux d'humidité, l'ébéniste chez qui j'avais été entreposer vint me voir et en m'auscultant sur tous les angles, il parut satisfait de moi. Il me dit : je t'ai trouvé un bel emplacement comme porte d'entrée ou toutes les personnes qui passeront pourront te voir et tu seras mise en valeur par une façade simple et de bon goût. Pour rehausser ta simplicité tu auras droit à deux rampes de fer forgé et pour voir ce qui se passe de trois vitres en verre soufflées et de petite vitre en haut pour donner un peu de lumière dans le couloir. Tu verras je vais te transformer en bijou qui fera des jaloux… 

Le maître ébéniste se mit tout de suite au travail et apporta mes morceaux de chêne dans son atelier. J'étais inquiet car je ne savais comment il allait me travailler, vous savez si le bois est trop sec et s'il n'est pas travaillé dans le fil, il peut faire des éclats. Mais non, cet homme, qu'on appelait Henri savait très bien travailler le bois et surtout le chêne. Il savait aussi choisir le bois en fonction de la place où allait la pièce, calculer l'épaisseur en fonction de la résistance qu'elle devait supporter. A partir de ce moment-là, je lui ai fait entièrement confiance et je vis avec quelle dextérité j'ai pris forme. Tenons, mortaises, renfort de bas, emplacement des gonds et de la serrure tout se faisait rapidement et sans défaut. Je m’inquiétais un peu de la large rainure qu'il avait faite pour les vitres du bas, mais quand il m'a montré la ferronnerie à insérer qu’il avait fait fabriquer, ce fut la surprise, c'était très beau et j'ai eu un sursaut d'orgueil, Puis sur le bois il passa une teinte, de la brou de noix, mais assez claire car le chêne en lui-même est déjà très foncé. Puis une fois sec il me ponça et m’enduit d’une couche de bouche pore mais il ne mit pas de vernis, il mit deux couches de cire appliquée légèrement tiédie. Ensuite avec un chiffon de laine et de l'huile de coude il me rendit satiné, c'était super, j'étais devenu une vraie belle porte.  

Et il me laissa deux jours en me disant je vais poser le chambranle. J’étais inquiète, et si les prises de mesure étaient fausses, pour les verres et les ferronneries, il les avait présentées à l'atelier et il n'avait fait que peu de rectifications en pestant quand même après le ferronnier qui lui n'était pas à deux millimètres près.   

Enfin vint le grand jour où je fus transporté en Nexirue pour rejoindre ma place définitive et croyez-moi si vous voulez je suis rentré dans mes gonds du premier coup.  Passants, quand vous êtes au bout de la Nexirue, approchez-vous et dites- moi un petit mot. Si je vous réponds c'est que mon bois est encore vivant…