Partie II
Médiéval et Moyen Âge vous propose la suite de l’article de Philippe le Templier sur le château médiéval de Gisors où l’on parle de trésor et de mystérieux souterrains… l’affaire se corse !
Me voici de retour, je reprends mon récit tandis qu’à Paris, à côté de l’église St Gervais, les Templiers construisent ce qui deviendra la Maison Cheftaine de l’Ordre sur un terrain offert par Louis VI le Gros, à Gisors, le château, pièce maîtresse de la frontière, s’achève auprès d’une église St Gervais (coïncidence ?).
Nous avons vu précédemment que nos moines soldats avaient déjà eu à faire avec le château, et ceci plusieurs fois : néanmoins, ils apparaissent officiellement en novembre 1158, date à laquelle les chevaliers du Temple Othon de St Omer, Richard de Hastings, Robert de Pirou prennent possession de l’édifice, ce dernier étant donné pour gage de neutralité bienveillante entre les rois Louis VII le Jeune et Henri II Plantagenêt, dans l’attente du mariage entre les enfants de ces deux souverains. Il fallait des gardiens sûrs et non corruptibles, l’on pensa évidement aux Templiers. Le château resta trois ans aux mains de nos héros, l’avisé Henri II Plantagenêt mariant par anticipation (les époux avaient trois et cinq ans) les futurs souverains de la terre des Angles. Le château fut donc remis aux Anglois, le roi Louis VII berné une fois encore (rappelons-nous la volage Aliénor d’Aquitaine, laquelle s’est un jour déshabillée devant les Barons français en déclarant : « Voyez seigneurs mon corps n’est-il pas désirable, le roi disait que j’étais diable » ) s’en prit aux Templiers et les fit brûler en effigie (voir à Gisors la maison des Hommes Pendus).
Les Frères n’apparaissent donc à Gisors que pendant trois années, et c’est tout ? Que nenni, ils vont désormais fréquenter ce lieu lors de tragiques circonstances.
Ce sont les accusations portées à Gisors par deux renégats de l’Ordre, Esquieu de Floyran et Bernard Pelet qui seront la pièce principale d’accusation lors du procès.
Le Baphomet (caput LVIII) sera confié à un certain Guillaume de Gisors.
Lors de la rafle du Vendredi 13 octobre 1307, tous les Templiers furent arrêtés, sauf ceux de Gisors (pourquoi ?).
Après leur longue incarcération à Chinon, les chefs du Temple, dont Jacques de Molay furent enfermés au château, avant de gagner Paris et le bûcher, en 1314.
Enfin, le Templier Simon de Macy sera transféré à Gisors en 1314 sur l’ordre exprès de Philippe le Bel, lequel désirait s’occuper personnellement de son cas (autre cas de masque de fer ?)
Le rideau est-il tombé sur l’histoire du château et les Templiers ? Non bien sûr, et ici nous entrons dans le fantastique : souvenez-vous de mon article sur le Trésor des Templiers, les deux chevaliers venus au Temple de Paris de nuit, et partis en emportant moult coffres…
Nous voici en 1929, Roger Lhomoy est engagé comme gardien et jardinier du château de Gisors, et ce personnage fabuleux va, suivant un rêve de trésor, pendant de longues années au risque de sa vie, creuser de nuit un souterrain, vider un puits, sous le donjon, qui je vous le rappelle est sur une haute butte. Après des travaux pharaoniques et secrets, au bout d’une longue sape notre héros trouve un mur de pierre qu’il s’empresse de traverser et pénètre dans une crypte, vaste chapelle romane, contenant plusieurs statues grandeur nature, dis neuf sarcophages de pierre de 2.00 x 0.60 et surtout trente coffres de 2.50 x 1.80 x 1.60…
Le bonheur de la réussite est enfin venu : et bien non, la municipalité, ne voulant rien entendre fait combler les tunnels, licencie Roger et ne veut plus entendre parler de cette histoire. Est-ce le lieu où le trésor des Templiers fut caché ? Est-ce un racontar ? Pourtant plusieurs personnes pensent que cette hypothèse est vraie, surtout depuis que l’on a trouvé un antique parchemin reproduisant à l’identique le plan présumé de la crypte fabuleuse de Gisors, ceci avec statues, sarcophages, coffres…Un petit détail ayant son importance, sur le parchemin comme signature, nous trouvons la croix pattée des Chevaliers du Temple, la même croix que nous trouvons au bord de la route Gisors, Neaufles, croix de pierre érigée depuis 1188, tout près de l’endroit où se tenait l’Ormeteau Ferré.
L’HISTOIRE est un serpent qui se mord la queue !!!
Mon récit s’achève provisoirement ici, pas de fouilles, personne n’est intéressé, pourtant me rendant avec Clémence au château, j’ai vu de mes yeux qu’il était impossible qu’il n’y ait rien sous le donjon comme il est prétendu, un départ d’escaliers souterrains est encore visible, mais bloqué par une solide grille ( ?).
Que faut il en conclure : Existe t’il une conspiration du silence ? Toujours est-il que je m’inscris en défenseur de Roger Lhomoy, Rêveur infatigable, de la lignée des Facteurs Cheval pour la grandeur de l’œuvre et Heinrich Schliemann pour le rêve concrétisé.
Fraternellement, Philippe le Templier