C’est au sud de l’Alsace dans le Sundgau, terre de sorciers et de sourciers… et route de la carpe frite… (bon pour le reste veuillez vous référer au guide du routard) que se dresse le majestueux Château de Ferrette… (Oui je sais, Honorius, c’est l’introduction type !)
Construit sur un sommet de 612 mètres, ce qui donne tout de suite envie d’aller tester le menu de l’un des nombreux et excellents restaurants se trouvant aux pieds du château avant d’aller crapahuter dans les sentiers médiévaux ou fort heureusement le « tram train » n’a pas encore posé ses rails (Vous ne pouvez pas encore comprendre la relation qu’il y a entre le « tram train » et le château de Ferrette mais je vous l’expliquerais plus tard car elle a son importance historique et aussi hystérique lorsque les jouvencelles s’en mêlent, mais vous patienterez encore pour l’énigme !)…
Le château est classé monument historique depuis 1842 et là je ne félicite pas les touristes étrangers qui oublient en ce moment qu’il y a beaucoup d’autres belles choses à voir que la célébrissime pyramide du Louvre avec le code da Vinci sous le bras, enfin je les pardonne car comme ce château a été classé monument historique depuis belle lurette, l’état lui-même a semblé l’oublier !
Construit au Xe siècle (Quoi par qui ! Là il ne faudrait quand même pas exagérer déjà que je vous dégote un monument du Xe, de toute façon je n’ai rien à me reprocher car personne ne le sait…vraiment !) Ce lui vaut l’honneur d’être le plus vieux château d’Alsace, et là pas de doutes, pas de contre vérités historiques parce que ça se voit… à l’oeil nu !
Ce magnifique château médiéval a été la propriété du Comte Frédéric qui en 1125 quitta le château de son père à Montbéliard pour celui de Ferrette (D’ailleurs cette manie des Francs- Comtois à venir squatter nos plus beaux châteaux d’Alsace avec leurs troupes et leur hypocras n’a pas changé de nos jours, on dit même qu’ils auraient eu l’outrecuidance d’envahir la Bourgogne ces derniers temps et devinez pourquoi ? De vrais barbares ! N’est ce pas Honorius ?)
En 1233 Frédéric II dote le bourg de murailles, ben oui malgré que l’époque des druides et des devins soit déjà bien révolue, il a eu le flair pour deviner ce qui allait bien pouvoir se dérouler de joli en ce qui concerne l’avenir de cette romantique période du Moyen-Âge ! On se demande d’ailleurs d’où lui est venue cette intuition !
En 1324 le Comté de Ferrette passe à la maison D’Autriche, car la petite Jeanne de Ferrette, futée comme une Alsacienne, avait déjà compris qu’il valait mieux se marier à un riche archiduc plutôt qu’à un pauvre gueux. Le mariage de Jeanne de Ferrette et d’Albert de Habsbourg donna au comté de Ferrette de nombreux privilèges, dont le débit de sel exclusif pour tout la seigneurie, le droit de nommer ses magistrats, la franchise du droit de péage, le droit de tenir des foires comme celle de la foire st Nicolas qui existe toujours…
Bref, tout allait bien pour ce joli Comté de Ferrette (Je vous laisse imaginer le tableau médiéval) jusqu’en l’an de grâce 1633 ou débarqua un certain commandant Hartmann d’Erlach qui s’empara du château (Là aussi je vous laisse imaginer le portrait du personnage !) allié des Suédois qui eux ne trouvaient pas du tout l’architecture Alsacienne à leur goût, et incendièrent le château supérieur sans oublier au passage de détruire les murs d’enceinte suite à leur altercation avec les paysans qui les trouvaient trop oppressifs à leur égard, le schéma classique quoi ! Ce qu’ils regrettèrent amèrement par la suite… Car de nos jours j’en vois souvent débarquant dans nos villages touristiques sortir de leur voiture et agiter un petit drapeau blanc en disant « Swentenenborrrggg !!!! » ce qui veut dire « M ….. Je me suis encore chopé une contravention ! » Mais revenons en aux rails du « tram train ». Grâce à l’inauguration du « tram train » de la ville de Mulhouse, la ville de Ferrette a eu l’occasion d’accueillir il y a quelques semaines, son dernier «Comte » en titre : Le Prince Albert de Monaco, Comte de Ferrette.
Effectivement le prince, invité à l’inauguration du « tram train » en a profité pour visiter la route de la carpe frite et se rendre en visite dans son Comté ou il n’était pas revenu sans doute depuis l’an quarante, mais bon je le pardonne c’est quand même loin Monaco et puis pourquoi vouloir voyager plus loin lorsqu’on habite Monaco : il y a tout ce qu’il faut sur place !
Malheureusement nous ne sommes pas donné rendez vous ce jour là pour le conte de fées mais quand même si Albert de Monaco me lisait en ce moment, je peux lui dire que c’est «okéee » s’il m’invite à prendre un petit thé accompagné d’un petit spéculos (Quoi ?... Non ! Le spéculos ce n’est pas un truc de gynéco ! C’est un p’tit gâteau, bande d’ignares !) Juste histoire de voir à quoi ressemble un vrai prince et puis il faudrait quand même y penser à la future restauration de ce château, n’est ce pas mon bon Prince ?
Ainsi se termine cette promenade au château de Ferrette en bonne et due forme avec l’arrivée d’un prince, il faut dire que là en plus cela ne pouvait mieux tomber car le château de Ferrette c’est quand même un bon « point de vue !». Depuis son donjon on peut voir tous nos magnifiques villages Sundgauviens, et si vous passez par le Sundgau, n’oubliez pas d’aller vous promener sur ses remparts (en ruines, ben oui quand même) avec votre prince charmant ou votre princesse.
Pour ma part je préfère la compagnie des chevaliers et des gentes dames…qui ont disparus pour l’instant…. Car la ville de Ferrette organisait tous les deux ans une grandiose fête médiévale, j’ai appris qu’elle n’avait pas lieu cette année, et je le regrette vraiment, c’était une très bonne initiative et un grand plaisir pour les passionnés du Moyen-Âge !
La prochaine fois si Honorius me le permets je vous raconterais l’histoire du petit peuple liée à ce château : « La légende de la grotte des nains » (des potes à moi)… Parole de gueuse !
Gros bisous soufrés à toutes et à tous !
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