On le sait, au Moyen Age les sorcières étaient des femmes qui connaissaient les secrets de la nature et des plantes, et c’était souvent le seul recours des paysans ou des habitants des petites villes (pas toujours proche d’un monastère) pour se soigner. On dit aussi qu’elles ne faisaient pas que cela. Certains philtres avaient fâcheuse réputation… Ainsi depuis les Egyptiens et les Chaldéens, mais surtout au Moyen-Âge, l’on donnait aux potions à base de racines de mandragore (la légende ICI) de multiples vertus bénéfiques… ou maléfiques !
La mandragore, Anthropomorphon chez les Grecs (par la ressemblance de la racine avec un corps humain… avec beaucoup d’imagination !) et œuvre du Diable au Moyen Age qui cherchait à imiter Dieu en créant une ébauche d’homme…Les druides s’en servaient déjà pour se mettre en léthargie, et le Grand Albert, un livre divulguant des secrets divers et attribué sans doute à tord à Albert le Grand (1193-1280) la recommandait pour l’anesthésie. La légende lui attribue aussi des vertus… aphrodisiaques. Mais attention, c’est un hallucinogène très dangereux, voire mortel. Et si la médecine en a fait usage jusqu’au XIXe siècle l’analyse moderne a révélé des principes actifs très nocifs, et on ne la sert plus du tout de nos jours dans les médicaments, sauf peut être encore en homéopathie, mais les doses sont infinitésimales... Et n’oubliez pas, qui possède une racine de mandragore et la porte sur lui comme talisman est assuré du succès dans toutes ses entreprises… et en amour… On le croyait à l’époque médiévale !
Une autre plante, la laitue (connue depuis l’Antiquité et surtout des Romains) qui pousse à l’état sauvage en France, est un hypnotique léger bon pour l’insomnie…Mais attention, Pythagore l’avait surnommé la plante des eunuques, car c’est un tue l’amour… A éviter le soir… Dormir ou…. Il faut choisir !
Pour finir, je vais vous donner une petite recette (qui n’est pas du Moyen-Âge, mais que l’on peut situer vers le XVIIe siècle) qui si elle n’est pas celle de l’élixir de longue vie, est réputée pour la prolonger…
Mélanger un demi-litre d’eau de vie avec la même proportion d’eau de source. Réduire en poudre 85 grammes de quinquina (plante utilisée par les incas et citée par les Jésuites dès 1633 pour lutter contre la malaria) 5 clous de girofle, 5 grammes de cannelle, 15 grammes d’écorce d’orange amère et un soupçon de safran. Incorporer au liquide et laisser macérer 3 semaines à l’abri de la lumière. Puis filtrer à travers un linge très fin. Il faut en prendre chaque jour un petit peu (un petit peu !) avant le déjeuner..
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