Mon ami AnjAlain nous propose sur Médiéval et Moyen Age un nouvel article sur les échanges au Moyen âge, les voyages des personnes, le transport des biens et des courriers... On prenait son temps en ce temps là !!!
Au Moyen Âge on voyage beaucoup. Que l'on soit étudiant, marchand, pèlerin, messager, soldat... mais lentement.
Les chemins sont mauvais, impraticables par mauvais temps, même si de nombreux péages sont censés pourvoir à leur entretien. De plus, dès que le pouvoir faiblit, les bandits en profitent. On voyage surtout à pied car les chevaux coûtent cher. Les plus riches peuvent recourir à des chars (sans suspension !) ou à des litières. Les rois se déplacent souvent et les cours sont itinérantes. Ils sont précédés et suivis d'un véritable convoi qui emporte leurs meubles, leurs oeuvres d'art, leurs vêtements, transporte la cour, les écuyers, les serviteurs et les servantes. Les rois sont hébergés en cours de trajet dans les châteaux ou dans les maisons bourgeoises réquisitionnées.
Les piétons parcourent de 20 à 30 kilomètres par jour, les cavaliers, environ 60 kilomètres. Le temps n'a pas la valeur qu'il a prise de nos jours : chacun sait quand il part, mais jamais quand il revient. Il n'existe pas encore de relais de poste, d'auberges étapes. Il faut souvent dormir à la belle étoile, dans une grange, ou avec un peu de chance, dans un monastère. Il n'existe pas de système postal qui ne sera développé que par Louis XI (1423-1483).
Dès la fin du XIIIe siècle, les messagers de l'Université peuvent prendre en charge les lettres des particuliers, mais les informations circulent grâce « au bouche à oreille ». Mais plus généralement, les particuliers confient leurs messages à des voyageurs qui se repèrent souvent aux enseignes pour trouver leur adresse, par exemple « deuxième maison après la taverne Au Lion d'Or ».
Les marchands entretiennent des liaisons régulières avec leurs bureaux ou leurs collègues dans toute l'Europe, par exemple les relations entre Florence ou Gênes et Bruges, ce qui permet l'utilisation de lettres de change dès le début du XVe siècle. Les villes peuvent payer des messagers, mais seuls les rois et les princes disposent d'un service (les chevaucheurs) pour transmettre ordres et dépêches qu'ils portent dans de petits coffrets aux serrures compliquées !
Les abbayes communiquent entre elles au moyen de frères qui vont de l'une à l'autre, apportant une lettre sur parchemin à la fin de laquelle le destinataire peut coudre un autre parchemin portant la réponse, ainsi de suite, si bien que certains rouleaux -rotulae - peuvent atteindre 15 mètres de long.
Le transport fluvial ou maritime pour les côtes, est largement développé, autant pour les marchandises que les passagers. Les grands lieux de rendez-vous sont les foires : en Champagne par exemple où l'on faisait commerce de drap, à Saint-Denis aux portes de Paris, à Beaucaire sur le Rhône.