Voici sur Médiéval et Moyen Âge le vocabulaire des bâtisseurs de Cathédrales, sur le chantier de Notre Dame de Paris, conté par Philippe le Templier…
Nous sommes en l’An de Grâce 1163, à Paris, et sur l’initiative de l’Evêque Maurice de Sully, le Pape Alexandre III et le Roi Louis VII posent la première pierre de l’édifice sacré, oh combien sacré ! Car prévu à la place d’un très ancien temple païen… (Éternel recommencement.)
Mais ici je vais emprunter quelque peu le langage de l’époque, ayant été mandaté par Bertrand de Blanquefort, grand Maître de l’Ordre du Temple (soupçonné par d’aucun d’amitié avec les Cathares) afin de l’accompagner à la cérémonie qui nous occupe, et où nous rencontrerons beaucoup de monde.
Or donc nous voici sur le lieu où fleurira dans moult et moult années un blanc vaisseau de pierre dédié à la DAMELEDEU (Vierge Marie.) Ici, nous croisons le MAITRE MACON (architecte) lequel mesure et remesure du regard son ARGU (projet) dans son esprit (il n’en verra jamais la fin, il le sait, mais il conçoit déjà l’ŒUVRE dans son ensemble) Il est accompagné du LATINIER (interprète) indispensable face à la multitude des origines des divers OEUVRIERS, ARTISTES et ARTISANS (ouvriers, facteurs d’œuvre, hommes de l’Art)
Quelques GUEUX tendent une main tremblante et sale, par GUILE (ruse) afin de récolter quelque CLIQUAILLE (monnaie) tandis que dans un coin le BARDE (chanteur) s’accompagne de sa VIOLE (genre d’instrument à cordes comme le REBEC, salut à Carabosse) et fait tourner DAMELOT, BACHETTE et autre BEASSE (jeune homme et jeune femme) sur une TRESCHE endiablée (danse).
Ici, quelques ROULIERS (transporteurs de charge) confèrent avec des COMPAINGS (celui avec qui l’on partage le pain) Là, des ESTROPIATS (voleurs) se sauvent devant les ARGOUSINS et autres ARCHERS du GUET appartenant au BAILLI (policiers)
A l’écart se trouvent les véritables héros de cette aventure, à savoir : les BOQUILLONS (bûcherons) CHAPUIS (charpentiers) FEVRE (forgeron, serrurier. Un CORDIER (facteur de cordes) s’applique devant un ESCOLIER complaisant et intéressé. Le BARBIER discute avec ses confrères MIRE et PHYSICIEN (médecins) flairant quelques bonnes pratiques.
A MAIN DROITE, les PEINTUREURS et IMAGIERS (peintres) déclarent qu’ils ne sauraient PORTRAIRE (dessiner, peindre des personnages) bellement, que si les FAISEURS De HOURDS, et autres ECHAFAUDEURS (fabriquant de tribune et d’échafaudages) fussent des MAITRES en la matière dans leur CONFRERIE.
A SENESTRE (gauche) les VENDEURS D’ORVIETANS et autres RELIQUES se frottent les mains en déclarant : « S’IL PLAIT A MESSIRE DIEU nous serons COUSUS D’OR, POURVU QU’ILS DONNENT TOUS DANS LE GODANT » (si Dieu le veut, nous serons riches s’ils tombent tous dans notre piège.
Enfin éloigné de tout le monde, le TOMBIER (tailleur de pierre, spécialiste en gisant) se dit : « de tout cela PEU ME CHAUT, NUL NE PEUT SORTIR CE QUE NOUS DEVIENDRONS, tous ces Grands Personnages passeront par mes mains, et je les sculpterais comme je les perçois : CURIAL et LOSENGER (courtisan, et flatteur) VALDENIER (vaurien), BEGUINE ou VUISEUSE (femme pieuse ou vicieuse), Beaux ou laids suivant mon humeur.
A MATINE, nous naissons, à TIERCE nous nous battons et procréons, à la MI-JOUR nous nous glorifions tandis qu’après VEPRES nous mourrons. Certains CHANTEPLORES (poètes tragiques) dirons : « Frères humains qui après nous vivez », ils pourront ajouter « Quand je considère ces Testes entassées en ces charniers » Cela est fors beau, mais si triste, et si définitif. La Cathédrale, elle prend le meilleur de nous tous et sera par sa beauté, ETERNELLE… (vanitas, vanitas)
Moi-même, Philippe le Templier je m’interroge sur mon ordre : qu’en sera-t-il dans disons 200 années ?
Je clos ici ma petite vision sur un chantier de Cathédrale comme il y en eut tant et tant de mon temps. Dans l’avenir vous qui trouverez ces Rêves de Pierre si merveilleux, ayez une toute petite pensée pour le petit peuple de ses bâtisseurs, du GRAND ARCHITECTE (similaire à Dieu pour la création), mais aussi tous les CORPS DE METIERS qui encore aujourd’hui nous honorent, par le simple fait qu’ils furent nos ancêtres.
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