Nous mettons en ligne sur Médiéval et Moyen Age un commentaire très intéressant posté par un de nos lecteurs, une pièce de plus sur cette passionnante énigme médiévale « Le Saint Suaire »…
Jeanne de Vergy, épouse de Geoffroy II comte de Charny aurait en effet reçu la relique de son arrière-grand-père Othon de la Roche, l'un des illustres participant de la 4eme croisade, auprès de « De Villarhouin » Othon s'est approprié la relique lors du siége de Constantinople, et la fait remettre à son Père, le Comte Eudes de la Roche. Lors de son mariage avec Geoffroy, Jeanne aurait apporté comme dot cette précieuse relique, considérée comme devenu une propriété de famille. Jeanne de Vergy aurait reçu d'ailleurs des instructions, dit-on d'un " très illustre personnage", de ne jamais se dessaisir de la précieuse relique, cela coûte que coûte. C'est en 1418, que Geoffroy de Charny décida que la relique qui était au chapitre de Lirey, puisse être déplacée en sûreté, dans un lieu à l'abri de tous évènements qui pourraient la détruire ou la faire voler. C'est alors qu'il chargea son propre gendre, le comte Humbert de la Roche de Saint-Hippolyte sur le Doubs, époux de Marguerite de Charny, de cacher ce trésor.
C'est en 1418 que le linceul arriva à Saint-Hippolyte, là où, d'après l'abbé Loye ancien curé de St Hippolyte, historien local en 1909, fut écrit le libellé du reçu écrit par Humbert de la Roche, je cite " Nous Humbert de la Roche certifions que, pendant les troubles, pour crainte des courses ordinaires, nous avons reçu en notre foi et sauvegarde des mains de nos chers chapelains, doyen et chapitre de l'Eglise de Lirey, les vases, reliques ci-dessous mentionnés: Le drap auquel est la représentation de la figure de Notre Seigneur Jésus Christ, dans un coffre gravé aux armes de la maison de Charny. Lesquelles choses nous gardons sous notre bonne foi, et promettons religieusement et inviolablement en notre nom et de tous en la puissance desquels, elles pourraient tomber par notre moyen de les restituer à l'église de Lirey, la paix rétablie en France. En foi de quoi nous avons signé les présentes, données le 6 juillet 1418."
Le Comte Humbert de la Roch mourut en 1458, il échoua à sa veuve Marguerite, d'avoir à perpétuer la promesse faite, ce qu'elle ne fit pas avec un zèle exemplaire, sans toutefois être exempte de pressions de toutes parts, pour qu'elle restitue la relique à l'Eglise. Marguerite de Charny, aurait même été excommuniée en rapport à la résistance qu'elle mettait à rendre le précieux trésor ! Après des palabres, des voyages, des contacts, elle remit en mai 1452, le suaire au Duc Louis de Savoie.
Des questions se posent forcément : Marguerite, si réticente à remettre son trésor, n'a t-elle pas avec des connivences fait exécuter une copie de la relique par un artiste talentueux de l'époque ? Le suaire actuellement à Turin ne serait qu'une copie, ainsi que l'atteste certains scientifiques, dont certains laboratoires ont conclu que le tissu pouvait admettre une datation au carbone 14, située entre 1260 et 1390 ! Des polémiques existent… Elles n'ont pas cessé et continueront à ce sujet ! Qui peut détenir la vérité dans cette affaire, il est curieux que certaines dates coïncident, curieux que l'Eglise n'accepte pas une étude plus générale de la pièce de drap. Je penserais aussi que les templiers ont joué avant 1357 un rôle important dans la conservation de la relique, et si cette dernière a parcouru le monde, eux seuls avaient l'organisation pour le faire. L'Enigme cependant se situe plus précisément entre 1357 et 1452, époque où la famille de Charny et Marguerite de la Roche, détenaient la relique. Chacun peut en effet laisser ses rêves, et penser en son âme et conscience. A chacun de se faire une opinion, et peut être un jour la vérité sur l'affaire éclatera… En tous les cas, certains cherchent, continueront à chercher ad vitam eternam ! A Villiger