Sire Philippe le Templier présente sur Médiéval et Moyen-Age le récit d’un mystère (devrais-je dire un scandale…) du Moyen-Age… Pensez… une femme Pape ! Je lui laisse la parole.
Nous sommes au IXe siècle en pleine période médiévale, plus précisément en l’An de Grâce 822 à Ingelheim près de Mayence, ville devenue alors la capitale de la Germanie après la chute de l’empire romain. A l’ombre du palais construit par Charlemagne (grand personnage du Moyen-Age) vient de naître une femme énigmatique s’il en fut, prénommée Jeanne du nom d’une Bienheureuse de l’époque… Elle était fille de moine (oui vous avez bien lu… mais à cette époque cela semblait naturel !) Son père, Gerbert, faisait parti des évangélistes du pays des Angles venus prêcher la bonne parole aux frères Saxons (Les Anglo-Saxons) Gerbert, érudit de la lignée de Bède le Vénérable, avait une grande connaissance pour l’époque et ne se déplaçait jamais sans sa malle de livres… La petite Jeanne baignant dans cet univers de savoir eut donc la chance de pouvoir étudier, ce qui était refusé à l’immense majorité de la gente féminine à cette époque. Elle faisait preuve d’un réel talent. Seule la carrière ecclésiastique lui permettait de pouvoir continuer de solides études, elle entra donc en religion (comme copiste) sous le nom masculin de Johannes Anglicus (Jean l’Anglais), se coupa les cheveux et porta le teint halé. Elle voyagea énormément de monastères en monastères et fit la connaissance des grands personnages de l’époque. Elle se rendit tout d’abord à Constantinople où elle aurait vu la célèbre Théodora alors impératrice douairière, elle passa par Athènes afin d’obtenir quelques éclaircissements sur la médecine auprès du célèbre Rabbi Isaac Istraeli. De retour en Germanie elle se rend au Regnum Francorum chez le roi Charles le Chauve. Les Abbayes étant nombreuses dans le royaume, elle put donc facilement y exercer ses talents de copiste. Elle rencontre les grands prélats de l’époque comme Hincmar de Reims et fréquente les célèbres Abbayes comme celle de saint Germain des Prés. Elle se fera alors leur messager. Elle fit la connaissance d’alchimistes, se frotta à l’étude du Grand Œuvre et étudia les écrits de l’Arabe Gerbert et de l’Hermès Trismégiste … Elle se rend à Rome en 848 après moultes aventures où elle obtiendra une chaire d’enseignement. En raison de sa réputation de connaissance universelle, elle rencontre le Pape Léon IV et deviendra rapidement son secrétaire aux affaires internationales. Son charisme lui apporte le trône de saint Pierre après la mort de Léon IV. Sous le vocable de Benoît III, malgré plusieurs révolutions de palais et agressions physiques, elle aurait régnée deux ans sur la Chrétienté… Ensuite viendra le temps des légendes : mort de Jeanne en accouchant en pleine procession, chaise percée afin de vérifier par la suite l’aspect mâle du futur Pape, reniements de la Papesse après 700 ans par le clergé catholique, et ironie du clergé orthodoxe….
Pourtant, moi Philippe le Templier j’aime à croire qu’une femme exceptionnelle du IXe siècle ait pu devenir Pape du fait de ses capacités, et de la sainteté de sa vie, et je regrette que sa mémoire ne soit pas révérée comme elle le mériterait.