Voici un article que m’a fait parvenir mon ami AnjAlain pour Médiéval et Moyen-Age. Il nous parle de sa ville, Poitiers si riche en histoire médiévale et dépositaire d’un fabuleux patrimoine du Moyen-Age. Je lui laisse la parole…
L’histoire de France et l’histoire de la ville se sont croisés trop souvent pour que cette rencontre soit fortuite. Les batailles de 507 ( à Vouillé commune située au nord de Poitiers) défaite des Wisigoths devant Clovis, 732 Charles Martel arrête l’invasion des Sarazins, 1356 capture du roi Jean Le Bon par les Anglais (bataille de Nouaillé-Maupertuis) Tous ces évènements sont associés au nom de Poitiers bien qu’elles se soient déroulées à bonne distance des remparts. Leur succession traduit assurément la situation avantageuse de la ville sur une voie de passage fréquentée, à l’approche du seuil du Poitou, qui relie le nord et le sud du pays, située entre Limoges et La Rochelle, Tours et Angoulême. C’est vers le IIIe siècle avant notre ère que les Pictons, les Celtes venus des confins orientaux de la Gaule, choisissent pour capitale le site de Poitiers alors appelé Limonum (la ville del’ormeau) Deux rivières profondément encaissées –le Clain et la Boivre (de Biberis « la rivière auxcastors ») - circonscrivent un éperon de confluence naturellement fortifié. Il faut bien sûr attendre la conquête romaine pour que cet oppidum devienne un centre politique ordonné selon les règles de l’urbanisme. L’amphithéâtre, construit dès le début du Ier siècle, pourrait accueillir en théorie près de 33000 spectateurs. Sous l’effet des invasions barbares, l’espace urbain se rétracte derrière une enceinte longue de 2600 mètres. Le christianisme prend son essor vers 350 avec saint Hilaire, premier docteur de l’Eglise latine d’Occident. Le rayonnement de la cité ne se dément pas à l’époque mérovingienne, en particulier grâce à la reine Radegonde qui choisit de se retirer à Poitiers où elle fonde le monastère Sainte-Croix peu après 550.
Une étape décisive survient au début du Xe siècle médiéval avec la constitution du duché d’Aquitaine. Les ducs portent le titre du comte de Poitou mais résident moins à Bordeaux qu’à Poitiers où ils soutiennent la construction de monastères. A la fin du XIe siècle, quand se distingue Guillaume le Troubadour, poète aimé des femmes, mais aimant aussi les femmes, auteur de pièces en langue d’oc, la ville abrite une trentaine d’église. Aliénor, héritière de la dynastie, reine de France remariée à Henri II Plantagenêt, futur roi d’Angleterre, s’entoure d’une cour brillante, entreprend vers 1160, la construction d’une nouvelle enceinte, préside à la reconstruction de la cathédrale (chef d’œuvre du Moyen-Age) Il affermit enfin les libertés urbaines en octroyant une charte en 1199. Après la mort d’Aliénor, Philippe Auguste réunit la ville et la province au domaine capétien. A cette date, le réseau des rues, souvent déclives ou tortueuses, est désormais fixé et n’évoluera guère. Pendant la guerre de Cent Ans, Poitiers passe sous la domination anglaise, ouvre ses portes à Du Guesclin en 1372, connaît ensuite une période faste sous le principat de Jean de Berry, héberge Jeanne d’Arc en 1429. Les séjours de Charles VII, roi en quête d’un royaume, sont un atout pour la bonne ville qui y gagne une université en 1431. François Rabelais sera un de ses étudiants. Dans ce contexte, l’imprimerie fait son apparition dès 1479...
L’histoire de cette ville ne s’arrête pas à la fin du Moyen-Age, mais c’est une autre histoire…..